Hourloup' Revengers

Bamako vit au rythme de l'ultraball. Déjà comblés durant l'année par les performances de l'Etoile Rouge, l'équipe locale, en passe d'accéder à la
prestigieuse ligue de Platinium, les Bamakois sont heureux et fiers
d'accueillir cet été le premier Tournoi International Espoirs, une compétition
très relevée réservée aux joueurs de Moins de 20 ans. Dans les rues de la
capitale malienne, depuis 48h, se croisent les futures stars du jeu, mais aussi
de nombreux spécialistes, techniciens et observateurs arrivés de tous les
continents pour encadrer ou repérer les meilleurs joueurs de demain. Parmi
tous ces visages bien connus, nous avons retrouvé avec plaisir Paul Aikhoje,
venu de Kathmandhu à la tête des Espoirs de Zen Bombance, les "Zen Bambins'".

Propos recueillis par Iva Tounoudire

Bonjour Paul ! Le Tournoi International Espoirs de Bamako a commencé depuis hier. Quelles sont vos premières impressions sur cette compétition ?

Paul Aikhoje : Plus qu'une compétition, c'est une grande fête ici. La fête de l'Ultraball. Avant tout il faut saluer l'initiative de SHB. C'est une grande date pour l'ultraball africain, et pour les franchises du monde entier. Je suis heureux
d'avoir pu emmener les espoirs de Kathmandu.

- Votre équipe des Zen Bambins' a commencé hier par un match nul un peu décevant contre les Espoirs de Luv Luv Team (4-4) ?

- Les résultats n'ont pas beaucoup d'importance. Les bambins sont là pour
apprendre. Ils sont difficiles à canaliser. Dans ce genre de match, on se sent
souvent impuissant sur le banc. Mais ce tournoi permet de découvrir un peu
mieux leur potentiel et de se situer par rapport aux autres.

- Quels sont les principaux atouts de votre équipe ?

Les meilleurs de l'équipe ont les a déjà vus au 1er match : ce sont Ronnie
Kurniawan et Clétidus Harper, qui ont récemment signé leur
premier contrat, et Jonathan Ranola, bientôt pro lui aussi. Les autres
sont encore très inexpérimentés. Arthur Archuleta (17 ans) réussira
peut-être à marquer quelques buts dans le tournoi. On manque hélàs d'impact
physique.

Mais on a Kodjovi Hope. C'est un modèle de persévérance car avant d'être
accueilli à Kathmandhu il a échappé aux recruteurs d'Hourloup', il a
déjà séjourné sans succès dans plusieurs centres de formation de la région, ici à Bamako et aussi à trois reprises au 'Centre des Orphelins' de Boueni. Sa
famille a fait le déplacement à vélo jusqu'à Bamako pour venir le voir. On
espère qu'il réussira une 'stat' à un moment ou un autre ! Dans un bon jour, il
est capable de killer son arrière-grand-mère à coups de poings.

- En effet, quel phénomène ! Et parmi les autres joueurs du tournoi, lesquels vont se mettre en évidence, selon vous ?

- Il y en quelques-uns qui ont déjà une grosse réputation : Kazimierz Jozwiakowski (Anchorage Killa Clowns), Chuang Tong (Sons Jackals), Rodolfo Cruz (Zhambal Scimitars)... Des jeunes dont on devrait encore entendre souvent parler.

- Et du côté d'Hourloup' ?

- Je connais bien plusieurs des Believers. J'aime bien Samson
Kapkwomu, il a du talent, il est rapide et il est cool. L'équipe manque de
bloqueurs, à part Andrew Kategaya. Manque aussi d'un joueur comme Alam Sadegian pour transpercer les défenses. Mais ils ont l'avantage d'avoir plusieurs gars déjà expérimentés, comme Isidore Katika qui est pro depuis 2101.

Leur match nul contre les Under 20 de Yuri Kotlev est plutôt une bonne perf je pense. Ils restent en course pour bien figurer dans ce tournoi.

- Après ce Tournoi International Espoirs reprendra la Summer Cup, où votre équipe de Zen Bombance avait démarré par deux groses performances, des victoires contre les leaders de Show League et surtout contre les Thunderbirds leaders invaincus de Golden League ?

- Cette Summer Cup est aussi une très belle initiative. Affronter des équipes
inhabituelles, tester de nouvelles choses, roder son équipe-type au complet, faire jouer les jeunes, comme Hourloup' le fait, tout ça ce sont des challenges
intéressants.

Battre Molodeznhaya Type O Negative n'était pas très compliqué pour nous. On les avait déjà battus. Là les deux équipes étaient au complet avec de nouvelles tactiques. On leur a mis 10 pts, c'est bien !

Battre Bruce Mooney et Milwaukee Thunderbirds paraisait mission impossible mais on n'a pas volé notre victoire. 12-5 c'était presque un minimum.

- Ils vous ont peut-être pris de haut ?

Bah, il semble que c'était l'équipe type. Quand tu es invaincu depuis le début de saison, que tu n'as pris qu'une seule défaite sur tes 20 derniers matchs, tu as envie que ça se prolonge et tu fais tout pour ça, même pour une coupe 'amicale'.

- Au prochain tour, vous affronterez Ost-Berlin Richter, un autre sacré choc en perspective ?

- Pas évident oui ! Encore un beau challenge à relever, avec les moyens du bord. Les Richter étaient en stage au Népal il n'y a pas très longtemps, c'est cool de se retrouver sur le terrain cette fois. Je les ai déjà battus en tant que joueur à Hourloup', mais là ce sera autre chose. Est-on capable de rivaliser en frappes contre Claesen et Vacarella ? Quand on voit comme ils ont massacré les Sons Jackals !... Mais l'ultraball c'est pas un sport de plage. Ce match contre eux est justement un nouveau challenge, ça donne envie d'essayer de les battre.

- En jouant plutôt 'la tactique', n'auriez-vous pas de meilleures chances de bien figurer dans cette Summer Cup, voire de la gagner  ?

- On peut jouer la tactique et le kill, regarde les Richter.

Contre les Thunderbirds, quand on a cherché à défendre en finesse pour que notre meilleur plaqueur se retrouve en un contre un face à Mooney, il a esquivé comme il a voulu et il est allé marquer son but ! Faut être réaliste, ça nous arrivera pareil contre n'importe quelle équipe de Plat'. Je ne vois pas comment une équipe label "S3" ou "S4" pourrait remporter cette coupe, même amicale.

Si on a une petite chance de gagner ce troisième match, cela passera par un collectif costaud, pas sur une perf individuelle d'un de nos joueurs...